Sujets de recherche proposés : 2024-2025

Sujet au niveau Master 1 Psychologie - Parcours NNC

 

 

PERCEPTION VISUELLE DE SCÈNES AU COURS DU VIEILLISSEMENT NORMAL

CE SUJET N'EST PLUS DISPONIBLE

 

Ce sujet de recherche s'adresse à un(e) étudiant(e) inscrit(e) en Master 1 pour l'année 2024-2025. En fonction du sérieux et de la rigueur du travail fourni par l'étudiant(e) au cours du Master 1, un sujet de recherche répondant au triptyque du Parcours Neuropsychologie et Neurosciences Cliniques pourra lui être proposé.

 

Le travail sera co-encadré par Cynthia Faurite (Doctorante, UGA) et Carole Peyrin (Directrice de recherche, CNRS) au Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (LPNC).

 

Si vous êtes intéressé(e), merci de nous faire parvenir un CV, un relevé de notes de licence, ainsi qu’une lettre/mail de motivation aux adresses suivantes : cynthia.faurite@univ-grenoble-alpes.fr & carole.peyrin@univ-grenoble-alpes.fr.

 

Perception visuelle de scènes : Étude de la contribution de la vision centrale et de la vision périphérique au cours du vieillissement normal


Contexte :

Le système visuel humain est particulièrement efficace pour extraire rapidement l’essentiel d’une scène. Nous sommes capables de catégoriser très rapidement des scènes complexes (e.g., pouvoir dire si c’est une plage ou une ville) en dépit de leur variabilité infinie en termes de luminosité, de contraste, de couleurs, de contenu, mais aussi en termes de résolution visuelle. En effet, la résolution visuelle n’est pas uniforme dans le champ visuel : elle est excellente en vision centrale, ce qui permet une analyse visuelle très détaillée, mais elle diminue rapidement en vision périphérique et seule une information grossière sur la structure globale des scènes peut alors être extraite.

Pourtant, les travaux que nous menons au Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition (LPNC) montrent que l’information disponible en vision périphérique est tout aussi utile que la vision centrale pour catégoriser des scènes visuelles très rapidement (Trouilloud et al., 2020). Nos travaux mettent également clairement en évidence que la vision centrale et la vision périphérique interagissent automatiquement (Roux-Sibilon et al., 2019 ; Trouilloud et al., 2022). Toutefois, ces conclusions reposent sur des études qui ont été menées auprès de jeunes adultes (entre 18 et 30 ans) et ne peuvent donc être généralisées à des personnes plus âgées. Nous savons pourtant que l’acuité visuelle et la perception des détails diminuent avec l’âge (Ramanoël et al., 2015). Nous postulons que les personnes âgées utiliseraient davantage la vision périphérique que les jeunes adultes.

L’objectif de ce sujet de recherche est d’étudier l’effet du vieillissement sur le rôle de la vision centrale et de la vision périphérique lors de la catégorisation rapide de scènes. Pour cela, nous mènerons des expériences comportementales auprès de participants jeunes (entre 18 et 30 ans) et âgés (plus de 60 ans), ayant une vision considérée comme normale. Les participants devront réaliser différentes tâches visuelles sur un écran d’ordinateur et nous enregistrerons les réponses et le temps de réponse à l’aide des touches d’un clavier d’ordinateur, ainsi que les mouvements de leurs yeux à l’aide d’un oculomètre (caméra déportée sous l’écran).

 

Déroulement :

Pour ce travail, nous recherchons un(e) étudiant(e) motivé(e) par l’étude de la perception visuelle. L'étudiant(e) devra effectuer un état de l’art des travaux existants dans ce domaine.

Il/Elle devra mener 2 expériences comportementales. Les expériences seront déjà construites. L'étudiant(e) devra toutefois se former à l’utilisation des logiciels et méthodes d’expérimentation (E-Prime et Eye-tracker), recruter les participants et effectuer les passations expérimentales. Il/Elle devra réaliser les traitements statistiques des données recueillies.

 

Remarques :

Les recherches que nous proposons disposent d’un avis favorable du comité d’éthique de l’université Grenoble Alpes.

Les participants jeunes seront des étudiants de l’Université Grenoble Alpes, recrutés via une Annonce de recrutement qui sera affichée sur le site internet du Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition.

Pour les participants âgés, une annonce de recrutement sera envoyée sur la liste de diffusion "Seniors pour la science" par un membre de la plateforme Screen de la MSH-Alpes. Cette annonce sera également diffusée parmi les connaissances des chercheurs et des étudiants.

 

Bibliographie :

Bar, Moshe. (2004). Visual objects in context. Nature Reviews Neuroscience, 5(8), 617–629. https://doi.org/10.1038/nrn1476

Bar, Moshe. (2007). The proactive brain: using analogies and associations to generate predictions. Trends in Cognitive Sciences, 11(7), 280–289. https://doi.org/10.1016/j.tics.2007.05.005

Faurite, C., Aprile, E., Kauffmann, L., Mermillod, M., Gallice, M., Chiquet, C., Cottereau, B. R., & Peyrin, C. (2024). Interaction between central and peripheral vision: Influence of distance and spatial frequencies. Journal of vision, 24(1), 3. https://doi.org/10.1167/jov.24.1.3

Kauffmann, L., Ramanoël, S., & Peyrin, C. (2014). The neural bases of spatial frequency processing during visual scene perception. Frontiers in Integrative Neuroscience. 8:37. https://doi.org/10.3389/fnint.2014.00037

Lukavský J. (2019). Scene categorization in the presence of a distractor. Journal of vision, 19(2), 6. https://doi.org/10.1167/19.2.6

Ramanoël, S., Kauffmann, L., Dojat, M., Cousin, E., & Peyrin, C. (2015). Age-related differences in spatial frequency processing during scene categorization. PLoS One, 10(8):e0134554. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0134554.

Roux-Sibilon, A., Trouilloud, A., Kauffmann, L., Guyader, N., Mermillod, M., & Peyrin, C. (2019). Influence of peripheral vision on object categorization in central vision. Journal of Vision, 19(14):7, 1-16. https://doi.org/10.1167/19.14.7

Trouilloud, A., Kauffmann, L., Roux-Sibilon, A., Rossel, P., Boucart, M., Mermillod, M., & Peyrin, C. (2020). Rapid scene categorization : From coarse peripheral ,

Trouilloud, A., Rossel., P., Faurite, C. Roux-Sibilon, A., Kauffmann, L., & Peyrin, C. (2022). Influence of physical features from peripheral vision on scene categorization in central vision. Visual Cognition, 30:6, 425-442.  https://doi.org/10.1080/13506285.2022.2087814


Sujet au niveau Master

Dynamique cérébrale de l'influence de l'imagerie motrice sur le langage de l'action.


Proposé par : Marcela Perrone-Bertolotti (LPNC), Richard Palluel-Germain (LPNC)  et William Dupont (LPNC)


Contacts : SVP contacter l’ensemble des encadrants au même moment :  marcela.perrone-bertolotti@univ-grenoble-alpes.fr richard.palluel-germain@univ-grenoble-alpes.fr

Projet : https://www.perrone-bertolotti.fr/imaging-project


Nombre d’étudiants encadrés : 1

De préférence un.e étudiant.e voulant garder le sujet durant les deux années de master.

Des données récentes suggèrent que les systèmes cognitifs ne fonctionnent pas de manière isolée mais interagissent dans des réseaux plus larges, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives à la recherche fondamentale et clinique (Perrone-Bertolotti et al., 2020). Un exemple illustratif est l'interaction suggérée entre la compréhension du langage et les représentations motrices (Pulvermüller & Fadiga, 2010 pour une revue).  Par exemple, l'entraînement moteur (sport, origami) peut faciliter la reconnaissance des verbes d'action (Beilock et al., 2008 ; Locatelli et al., 2012), tandis que les déficits moteurs (immobilisation des membres supérieurs, Bidet-Ildei et al., 2017) peuvent entraver le traitement du langage d'action (AL : dans le projet actuel, AL se réfère aux verbes ou aux phrases verbales dénotant des actions telles qu'écrire ou applaudir).  De même, il a été démontré que le langage d'action affecte les performances motrices (par exemple, Fischer & Zwaan, 2008). Ces effets ont été attribués à une forme implicite d'imagerie motrice (IM - e.g., Tomasino & Rumiati, 2013 ; Tomasino et al., 2008 ; Decety, 1996), une sorte de simulation automatique de l'expérience motrice (sans production de mouvement) évoquée par les mots d'action. Cela soulève des questions sur la similarité des représentations MI et AL. En effet, Yang et Shu (2014) rapportent un chevauchement des zones cérébrales pendant l'imagerie motrice et la lecture passive de verbes d'action (voir aussi : Barsalou, 2008 ; Dreyer & Pulvermüller, 2018). Néanmoins, un résultat contradictoire est rapporté par Willems et al. (2010) classant ces deux processus comme distincts, et utilisant des représentations motrices différentes.

Dans ce projet nous allons évaluer la dynamique cérébrale de l’impact de l’imagerie motrice sur la reconnaissance de verbes d’action. Plus précisément, nous allons évaluer l’activité électroencéphalographique au niveau du cortex moteur et prémoteurs, ainsi que dans des régions clé du réseau fonctionnelle du langage.

 

Travail demandé :  

Réalisation de la revue de littérature (recherche documentaire)

Accompagnement pour les évaluations

Formation au traitement des données en électroencéphalographie

Rédaction du mémoire

Sujet au niveau Master 2


 



Santé cognitive de l’enfant en haute altitude

Proposition TER niveau M2 – Encadré par Thana Benkessas-Verdon (CHU Grenoble Alpes), Benoit Champigneulle (Laboratoire HP2) et Alexa Garros (CHUGA et INSERM U1216).

 

Contexte théorique

Les régions de haute et très haute altitude représentent un environnement spécifique où les organismes sont exposés à une réduction majeure de l’oxygène (moins 50% d’oxygène disponible à 5300m).

Depuis 2018 l’unité INSERM U1300 du laboratoire HP2 -Hypoxie Physiopathologie de l’Université Grenoble Alpes étudie les mécanismes d’adaptation à l’altitude des populations adultes vivant dans la plus haute ville du monde à 5300m, programme de recherche international dénommé EXPEDITION 5300 (www.expedition5300.com).

En Octobre 2023 la 1ère mission pédiatrique a eu lieu afin d’étudier l’état de santé des enfants nés et vivant en permanence à haute et très haute altitude. Elle s’est déroulée durant 3 semaines dans 3 villes : Cusco (3404m), Juliaca (4200m) et La Rinconada (5300m) avec une équipe composée de chercheurs physiologistes et de cliniciens qui ont pratiqué différentes mesures sur 262 enfants dans 2 tranches d’âges différents (0-3ans et 8-12ans).

 

Problématique :

Les 2 axes principaux de recherche concernaient le métabolisme du fer/risque anémique ainsi- que le développement psychomoteur/compétences cognitives, 2 aspects potentiellement impactés par l’altitude de résidence et l’exposition permanente à un stress hypoxique.

Ce risque neurodéveloppemental a été particulièrement soulevé par quelques études (Hogan et al-BoCLA study, 2010, Wehby et al, 2013) mais à des altitudes plus basses. Certaines fonctions cognitives notamment celles en lien avec le lobe frontal seraient également impactées par l’exposition à l’altitude comme les fonctions exécutives, vitesse de traitement, mémoire de travail (Virues-Ortegga et al, 2004, Rimoldi et al, 2015)

Des lésions structurelles cérébrales ont également été mises en évidence chez les patients adultes présentant un mal chronique des montagnes (Thomas et al, 2000).

 

Etude prévue

Le protocole de recherche actuel repose sur le recueil de données cliniques (anamnèse du développement psychomoteur, examen clinique neurologique complet, croissance cérébrale, enquête diététique) et sur la passation de tests neuropsychologiques spécifiques permettant d’évaluer les fonctions cognitives ciblées (matrices, code, barrage, cubes de la WISC V, labyrinthe et purdue pegboard) complétés par des questionnaires parentaux (BRIEF-P) adaptés à l’âge.

Des mesures physiologiques viennent compléter ces données cliniques et neuropsychologiques avec en particulier les concentrations et masses d’hémoglobine, le statut martial et la vitesse du flux sanguin cérébral (EchoDoppler).

 

Déroulement

Le rôle de l’étudiant sera de colliger les données recueillies sur le terrain (données cliniques et neuropsychologiques), les comparer à une norme pour les évaluations psychométriques, les rentrer dans un tableau puis de les traiter statistiquement afin de mieux comprendre le profil cognitif de cette population pédiatrique en fonction de l’altitude de résidence et du statut anémique. 

Nous recherchons un étudiant qui connait les évaluations neuropsychologiques, leur cotation et qui a une bonne maitrise des tests statistiques car un grand nombre de données devra être traité. Un travail de collaboration sera aussi réalisé avec les chercheurs du laboratoire HP2 dans le traitement des données, leur analyse et dans la compréhension des profils cognitifs des enfants.

 

Pratique :

Si vous êtes intéressé.e, merci de nous faire parvenir un CV ainsi qu’une lettre de motivation à l’adresse suivante : TBenkessas@chu-grenoble.fr avant le 9 septembre.

 

Bibliographie

Hill, C. M., Dimitriou, D., Baya, A., Webster, R., Gavlak-Dingle, J., Lesperance, V., ... & Bucks, R. S. (2014). Cognitive performance in high-altitude Andean residents compared with low-altitude populations: from childhood to older age. Neuropsychology, 28(5), 752.

Virués-Ortega, J., Buela-Casal, G., Garrido, E., & Alcázar, B. (2004). Neuropsychological functioning associated with high-altitude exposure. Neuropsychology review, 14, 197-224.

Wehby, G. L., Castilla, E. E., & Lopez-Camelo, J. (2010). The impact of altitude on infant health in South America. Economics & Human Biology, 8(2), 197-211.

Yu, L., Feng, J., Zhou, C., Zhu, X., Lou, X., Yang, J., ... & Li, J. (2022). Cognitive Function Mainly Shaped by Socioeconomic Status Rather Than Chronic Hypoxia in Adolescents at High Altitude. High Altitude Medicine & Biology, 23(3), 223-231.

Zhang, Y. Q., Zhang, W. J., Liu, J. H., & Ji, W. Z. (2022). Effects of chronic hypoxic environment on cognitive function and neuroimaging measures in a high-altitude population. Frontiers in Aging Neuroscience, 14, 788322.